Photos d'ateliers et de répétitions

Théâtre de matières et formes animées

Une forêt, une montagne, un village et une rivière. Ici, tout est paisible. Mais si l’on regarde bien, entre les arbres et sous le ciel étrangement bleu, les maisons respirent et chuchotent.

Peu à peu, l’univers familier se transforme en un espace intérieur. Corps-maison, corps-paysage, corps-territoire : habitant le décor, les deux interprètes font vivre à la fois le monde du dehors et celui du dedans.

Les murs ont une bouche et la peau compte ses portes. Un secret devient murmure, le murmure devient rumeur… La rumeur devient parole libérée. Ou comment dire l’identité, l’intime et les limites de façon sensible et poétique.

Extrait de la matière textuelle

« Murmure, tous les jours, se fabrique en mur.
Dans le silence elle s’emmure.
Silencieuse, elle compose pas à pas son chateau en dur.
En dehors il est rugueux et recouvert de gris.
De dedans, dans un coin, un murier pousse.
Les muriers, ça pousse partout.
D’un peu de choses il a besoin, le murier passe-partout.
Un peu de terre et d’eau et de lumière surtout.
De la lumière, Murmure en a partout dedans.
Le soir on la voit briller à travers les commissures du mur.
On la devine qui sourit.
Mais on n’est pas sûr.
– Dis, Murmure, pourquoi ce mur ? »

Création du 14 au 16 mars 2024 à Odyssud, scène conventionnée art enfance et jeunesse, Blagnac (31)
Tout public à partir de 5 ans
Durée : 45 min

Conception / Mise en scène :
Lou Broquin
Matière textuelle :
Sonia Belskaya
Assistanat mise en scène :
Ysé Broquin
Interprétation / Manipulation :
Manon Crivellari et Jeanne Godard

Matière sonore :
Christophe Ruetsch
Matière lumineuse :
Guillaume Herrmann
Matière scénographique :
Lou Broquin, Fabrice Croux, Guillaume Herrmann, Isabelle Buttigieg et Méline Augst--Clot

Photos :
Lou Broquin

Production :
Cie / CRÉATURE - Lou BROQUIN
Coproduction :
Odyssud / Blagnac, L'Astrolabe / Figeac, Scènes des Trois Ponts / Castelnaudary
Accueil en résidence :
La Minoterie, scène conventionnée d’intérêt national art enfance et jeunesse / Dijon, Odyssud / Blagnac, Théâtre Scène des Trois Ponts / Castelnaudary

Soutiens (en cours) :
La Minoterie / Dijon, Théâtre des 2 Points / Rodez, Espace Apollo / Mazamet, Théâtre de Beaune, Théâtre de Castres, Fol 81
Aides (en cours) :
Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Conseil Départemental de la Haute-Garonne, Mairie de Blagnac, Mairie de Toulouse
Mécénat :
REC Architecture, SAGEXCO

La Cie / CRÉATURE - Lou BROQUIN est conventionnée par la Mairie de Blagnac.

Nous sommes ces territoires fragiles et vulnérables. Nous sommes ces maisons aux fenêtres ouvertes. Nous sommes ces jardins sans clôture. Et pourtant nous ne sommes qu’à nous-mêmes.

Avec ce nouveau projet qui s’inscrit dans la continuité du cycle engagé avec J’entends battre son coeur, nous allons poursuivre notre recherche autour de la notion de corps territoire. Pour cette création, cet axe sera envisagé par le prisme de l’enfance : quelles sont les relations entretenues entre les enfants et leurs territoires corporels mais aussi comment la société considère le corps des plus jeunes d’entre nous ?

Comment faire exister et respecter nos géographies personnelles ?
Quelles sont les histoires de corps qui nous bâtissent ou nous empêchent de nous construire ?
Sommes-nous dès l’enfance nos propres abris ?
Comment appréhender les frontières entre les territoires adultes et les terres des enfants ?

Je souhaite que nous cheminions ensemble autour des questions liées à l’élaboration de l’identité corporelle et aux relations qui en découlent.

Nous allons également poursuivre le déplacement de notre relation au spectacle. Avec cette proposition nous chercherons à nouveau quelle sera la façon la plus juste « d’être » dans ce spectacle, d’interroger nos pratiques pour faire équipe différemment et permettre aux spectateurs une aventure unique où l’équipe artistique se tiendra au plus près d’eux.

Le travail sur la matière animée se fera dans l’analogie possible entre corps et architecture, comment faire architecture de nos corps, comment l’architecture avec ses coursives, ses escaliers, ses tours, ses fenêtres, ses points de fuites et ses étages peut raconter la complexité de nos corps et de nos êtres.

De quoi nos maisons intimes sont-elles faites ? Et quand sont-elles prêtes à nous abriter ?
Il sera également question du parallèle fait entre corps et paysage construit ou naturel.

Au travers de l’approche architecturale de nos corporalités nous appréhenderons également le principe de façade ou comment afficher une réalité fictive. Réalité qui bien souvent masque des nondits et parfois des secrets.

Comment les façades séparent ce que nous sommes de ce que nous semblons être ?

Lou Broquin
Novembre 2022